Célébrité de la vigne de St Romain

Le vignoble est très ancien et le vin blanc de St Romain parait avoir joui jadis d'une certaine réputation.

Le jeudi saint de l'année 1508, le roi Louis XII, de passage à Roanne, donna trois écus d'or à la maladrerie (léproserie) de Parigny. Cette somme, rapporte Joseph PRAJOUX (1), ayant été remise au notaire G. Popule, il hypothéqua une vigne blanche de Saint-Romain.
Chaque année son propriétaire devait conduire à la maladrerie de Parigny "quatre asnées (2) de vin blanc, bon et pur... comme est le vin dudit Saint-Romain"

Ce cru de pays se consommait sur place, car un voyage l'aurait fait "trancher" (aigrir).

Tradition :
Il existait en Roannais une coutume consistant à distribuer du vin lors de certaines fêtes.
A Saint-Romain-La-Motte, le vin blanc béni était distribué aux fidèles le jour de Pâques.

 

Mais c'est surtout le GAMAY ST-ROMAIN, cépage noir à jus blanc qui fera au XIXème siècle la renommée viticole de la Commune. Non que le vin y était de qualité supérieure : s'il se buvait bien sur place, il se transportait mal.

Les terrains riches et argileux donnaient des plants plus vigoureux et plus résistants que ceux des sols granitiques de la côte. Aussi, les vignerons venaient-ils s'approvisionner en chapons (sarments ou jeunes plants à greffer) pour renouveler leurs vignobles.
Robert BOUILLER signale (3) : "Les livres de compte du sieur MONCIGNY de St-Alban mentionnent l'achat à St-Romain de 55 000 "chapons" entre 1833 et 1862. Après la crise du phylloxéra, les vignerons ont continué de prendre le bois de greffe dans cette Commune. Le Sol "Fort" y assurait, parait-il, une meilleure reprise du "greffon".

(1) Joseph PRAJOUX "La culture de la vigne et le commerce du vin en Roannais" 1914
(2) Environ 2 pièces, entre 400 et 450 litres
(3) Robert BOUILLER : "La vigne et les hommes en Côte Roannaise " 1984