Mme Auclair, M. Nicolin, M. Bartholin et M. Varrenne saluant les porte-drapeaux

A la mémoire des héros de la Déportation

Samedi 25 avril 2015, une nombreuse assistance s’est rasssemblée devant la stèle érigée à la mémoire de Gilberte du Martray, victime de l'horreur des camps nazis.

Cette cérémonie du souvenir, honorée par la présence de Yves Nicolin, Député, de Jean Bartholin, Conseiller départemental, des maires et des associations de résistants, a renouvelé leur engagement à combattre l'inacceptable.

Le Maire, Gilbert Varrenne, déposant la gerbe

Dans son allocution, le Maire a rappelé le combat mené par Gilberte du Martray, grande résistante.

Après le dépôt de gerbe, l'assemblée a observé une minute de silence rendant hommage à toutes les victimes du régime nazi.

Mémorial Gilberte du Martray

 

Gilberte Du Martray est née le 4 janvier 1901 à St Gérand le Puy, d’une famille installée à St Romain la Motte après 1835. Son grand-père, puis son père ont été maires de notre commune entre 1884 et 1920. Ses neveux, petits-neveux et arrières petits-neveux y habitent toujours.
Dès sa petite enfance, et tout au long de sa vie, Gilberte a marqué un goût très prononcé pour les études, la solitude et la prière. Son désir d’entrer, à 21 ans, au Carmel, en est l’illustration.
Les aléas de sa vie familiale en ont décidé autrement. En 1930, Gilberte quitte St Romain et s’installe à Vanves, dans la banlieue parisienne ; sa volonté de vivre en ermite sera contrariée par les besoins sociaux existants.

En 1935, après une longue maladie, elle fonde un dispensaire où son dévouement fera dire à l’une de ses collaboratrices " Si cette fille-là était mise au fond d’une cave bien noire, elle trouverait moyen d’y faire jaillir la lumière. "

 

1939 arrive, c’est la guerre : infirmière au Val de Grâce, elle soigne les blessés.
1940, Gilberte organise un réseau clandestin pour favoriser le passage en zone libre des blessés devenus prisonniers ou des parachutistes anglais et polonais. Elle s’engage alors complètement dans la Résistance. Elle est arrêtée le 9 février 1942 au soir.
Durant toutes ces années de captivité, de secret, d’interrogatoires douloureux, de privation, d’humiliation, Gilberte sera d’un grand courage et d’un grand soutien pour tous les prisonniers rencontrés çà et là, de Fresnes à Cologne, en passant par Sarrebruck.
Le 15 octobre 1942, elle est condamnée à mort par la Cour Suprême de Berlin, puis cette peine sera commuée en réclusion à perpétuité.
Elle est considérée par ses gardiens comme " un objet sans valeur ", subissant maintes brimades et martyrs. Mais même dans ce camp de l’enfer, à Ravensbrück, elle sait être un réconfort, trouver les mots qui touchent pour soulager la misère des autres détenus.
1944, l’avancée russe, puis celle des Alliés, amènent le départ, dans des conditions de froid terrible, de quelques femmes à leur dernier camp, celui de la mort : Bergen-Belsen. Un poste d’eau pour 3000 personnes, la famine…
Une semaine avant la libération du camp, Gilberte disparaît, emmenée sans doute à l’infirmerie, et c’est la fin.

Sur un convoi de 450, il en reviendra cinq. L’une d’elles dira : " Gilberte a été pour nous un exemple, un drapeau ".